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Jean Bénazet dit « piston » né le 25 juin 1894 à Toulouse Haute-Garonne, il est mort le 23 mai 1991 à Varilhes

Jean Benazet, Monsieur tout le monde

En 1928 il quitte Toulouse sa ville natale pour venir s’installer à Varilhes comme mécanicien son surnom piston venant surement de sa profession. Par la suite, Jean Bénazet est élu conseiller municipal de Varilhes sous la mandature de Louis Siret.

La Rétirada

La guerre fait rage en Espagne, Francisco Ponzan Vidal est un opposant au franquisme depuis le début. En 1939, il est obligé de se réfugier en France. Il est alors interné au camp du Vernet d’Ariège il s’en évade et commence à organiser des groupes anti-franquistes depuis notre pays. Dans cette situation internationale tendue, les Pyrénées deviennent la frontière naturelle vers la liberté.

Son engagement

Dès lors, Jean Bénazet commence la lutte à ses côtés, il se lie d’amitié avec le guérillero qui est membre de la Confédération nationale du travail en Espagne.

Cette organisation met en place un réseau de passeurs pour faire franchir la frontière espagnole aux militants qui sont en danger.

Varilhes devient si l’on peut dire « le quartier général » de Francisco Ponzan Vidal.

L’Ariège libre

En mars 1940, l’officier britannique Marshall du service action prend contact avec Jean Bénazet et Francisco Ponza pour leur demander de collaborer avec l’Intelligence Service.

Cette prise de contact devait permettre le passage des hommes et des documents vers l’Espagne via l’Andorre. Bien sûr, tous les deux acceptent cette proposition. Il faut dire que Jean Bénazet dit « piston » connaissait cette montagne bien mieux que le fond de sa poche, il était un parfait sportif et un bon montagnard.

Dès lors, les passages transfrontaliers clandestins commencent, ils se font par la traversée du village de l’Hospitalet-près-l’Andorre. Ensuite c’est la remontée en longeant le ruisseau Saint-Joseph, puis c’est le franchissement du Port de Dret qui culmine tout de même à 2587 m. Il faut environ plus de 4 h pour rejoindre l’Espagne via le Pas de la Case. Cette voie vers la liberté est assez « facile », il faut savoir que bien souvent les candidats au voyage clandestin ne sont ni des montagnards et bien souvent sans équipements adaptés à une telle marche. Son dernier passage dans cette configuration date de septembre 1942.

L’Ariège occupée

Dès le 11 novembre 1942, la zone libre est contrôlée par les Allemands. La Haute-Ariège devient alors zone sécurisée et interdite, une ligne de démarcation est même installée entre Foix et Tarascon. Les forces allemandes s’installent à Foix, Pamiers et Saint-Girons et ce sont elles qui ont la responsabilité de la frontière franco-espagnole.

Les réseaux se ré-organisent

Cette nouvelle donne nécessite une réorganisation du réseau de passeurs. Le parcours devient un tout petit peu plus compliqué et bien plus long. Il faut monter par le col des Marous, puis le col de Péguère, descendre sur Massat. Puis, remonter en direction de l’étang de Lers, prendre la direction de l’étang du Garbet. Ensuite, c’était la montée vers l’étang Bleu, pour terminer il fallait gravir le port du Montecourbas. Là, il ne reste plus qu’à descendre dans la vallée vers Tavascan en Espagne bien sûr.

Durant ces longs périples, il y avait évidemment quelques étapes, où les locaux aidaient ces passages clandestins. Certains codes étaient établis pour faciliter la communication sans prendre de risques. Quelques exemples : du linge étendu signifié que les Allemands étaient sur la route, une lumière allumée ou éteinte, il fallait s’arrêter ou pas…

Les risques de son engagement

De 1939 à 1943, tout se passe relativement bien pour “le passeur de liberté”, mais le 13 juin de cette année 1943 les choses se déroulent moins bien que prévu. Alors qu’il accompagne une colonne de 18 personnes, habituellement ces traversées ne comptaient qui 12 personnes. La colonne vers la liberté est moins rapide, les zones à découvert doivent être passées dans la pénombre. A cause du retard pris, il sait qu’ils vont être en danger durant le franchissement de ces passages à découvert. Mais il n’a pas le choix, il faut continuer à avancer, avancer vers la liberté.

Ils sont alors pris par 2 soldats frontaliers allemands, mais en descendant il arrive à déjouer la surveillance des 2 gardes. Il saute dans un ravin aussitôt suivi par un homme qu’il convoyait. Tous les deux dévalent et continuent à s’enfuir, un soldat tire dans leur direction, une balle traverse le pantalon de Jean Bénazet sans le blesser. 10 fugitifs seront déportés.

Il arrête alors son activité de passeur transfrontalier, mais continu son engagement de résistant pour la liberté. Il aide à alimenter le maquis du col de Port. Suite à une dénonciation, le 9 juin 1943 alors qu’il n’est pas chez lui, il échappe à une arrestation. Il est alors bien identifié par la Gestapo qui le recherche. Il reste caché à Massat, puis retourne à Varilhes, mais se sachant recherché il ne dort pas chez lui. La Gestapo de Foix vient le chercher, mais heureusement il n’est pas là. Par la suite, il se cache à Foix en attendant que son transfert pour Toulouse soit organisé par son frère avec la collaboration du réseau des cheminots résistants.

Il reste quelque temps sans activité, mais grâce à de faux papiers il change de nom, et il devient alors Joseph Lebrun. Il continue tout de même à participer à la résistance avec le réseau des cheminots, et ce jusqu’à la libération de Toulouse le 20 août 1944. Le 17 août de la même année Francisco Ponzan Vidal est assassiné. Jean Bénazet rentre à Varilhes le 26 août, il découvre sa maison que la Gestapo a totalement vider il n’avait plus rien.

Monsieur tout le monde

Il reprend son métier de mécanicien, milite au Parti communiste français. Il restera toujours un homme modeste et simple. Il participe activement à la vie de sa ville de Varilhes, il sera élu conseiller Général.

Durant son activité de passeur Jean Bénazet dit « piston » va réaliser une multitude de traversées des Pyrénées, Pour convoyer des personnes qui fuyant la guerre vers un monde bien meilleur.

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